Au Mexique, dans l’état du Guerrero les régions de la Montaña et de la Costa Chica sont parmi les plus pauvres du pays. Au début des années 90, une terrible vague de violence s’abat sur cette zone. Les agressions se multiplient sur les routes, des femmes sont violées, les communautés indigènes sont victimes de vols et d’assassinats.
Face à l’inefficacité des autorités officielles pour résoudre ces problèmes de violence, les communautés indigènes décident de s’organiser pour assurer leur sécurité en créant une police communautaire. Ces policiers sont désignés et contrôlés par l’assemblée communautaire.
La délinquance diminue alors considérablement. Au pays de la corruption, la police communautaire révèle sont efficacité.
En 1998, pour palier à la crise de l’appareil judiciaire, les communautés décident de créer la Coordination Régionale de Autorités Communautaire (CRAC) pour rendre leur propre justice. La recherche de la conciliation, la gratuité et la possibilité de s’exprimer en langue indigène caractérise cette justice communautaire.
Plutôt que la privation de liberté, la réintégration des individus dans la société est l’objectif recherché. Les personnes jugées par la CRAC réparent leurs fautes par du travail dans les communautés intégrées au système.
Trois Maisons de la Justice situées à San Luis Acatlán – région Costa Chica, à Espino Blanco – région Tlapanèque et à Zitlaltepec – région Mixtèque sont chargées de juger les délits commis sur le territoire communautaire.
Si les régions de la Montaña et de la Costa Chica sont une des rare zone du Mexique où la violence est contenue, ces territoires connaissent une nouvelle menace: l’implantation de mines à ciel ouvert par des entreprises transnationales. Les communautés ont décidé qu’elles ne permettraient pas l’installation des ces mines sur leur territoire. C’est la police communautaire qui est chargée de faire respecter cette décision, en protégeant les montagnes et les forêts.
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