Octobre 2016. Coup de tonnerre dans le ciel zapatiste. Le Congrès National Indigène décide de présenter une femme indigène aux élections présidentielle de 2018, comme candidate indépendante. Son nom, Maria de Jésus Patricio Martinez dite Marichuy.
Un an plus tard, Marichuy se lance dans la bataille malgré les exigences de l’Institut National Electoral qui impose un minimum de 866 593 signatures afin d’être validée comme candidate indépendante.
Marichuy part au combat sans arme, déterminée à démontrer toute l’horreur du système capitaliste. Ses premières escales se feront en territoire zapatiste à travers les cinq caracoles. Puis elle ira en territoire urbain de la plus monstrueuse des villes à la plus minuscule. Elle visitera 26 états sur les 32 que comptent le Mexique. Partout les mêmes douleurs, le pillage systématique des terres par les multinationales, les féminicides, les disparitions forcées et cette violence généralisée qui tétanise tout un pays. Pour autant, cette tournée permettra aussi de visibiliser ces communautés qui résistent, ces femmes qui luttent, ces étudiants qui protestent, ces paysans, vent debout pour protéger leurs terres. Partout des collectifs voient le jour, les gens ré-apprennent à se parler, à débattre. Le coeur populaire se remet à vibrer.
Et bien que Marichuy n’est pas réussi à obtenir les signatures, l’élan collectif ne semble pas vouloir disparaître. Parce qu’il est clair, pour tous et toutes, que « La conquête de notre liberté et de la justice viendra seulement du peuple et de personne d’autre ».
Texte: Traba