Je découvre la photographie il y a 15 ans à travers la magie de la chambre noire, et en prenant plaisir à raconter mes périples en Afrique et en Amérique Centrale.
A mon retour en France en 2006, je commence à utiliser la photographie comme un outil plus politique et je rentre dans le collectif Contre-Faits. Pendant 3 ans, je photographie les mouvements sociaux, contre-sommets et autres camps d’activistes, à Lille et ailleurs en Europe.
Entre 2008 et 2012, je m’intéresse aux questions de migrations et de frontières, réalise un sujet sur Calais qui servira pour le No Border Tour, puis sera exposé et publié en France, en Angleterre et en Allemagne. Je couvre les camps No Border de Calais, Bruxelles, puis pars en Angleterre, Serbie, Ukraine, Grèce et Turquie pour continuer le sujet. Mais j’y perds trop de forces et je questionne de plus en plus le sens de ce que je produis, ainsi que ma place sur ce terrain – j’arrête net.
Pendant plusieurs années, je fais peu d’images, ou de manière plus sporadique, déconstruite, sans planifier mes « sujets ». La photographie m’accompagne dans mon quotidien, dans l’exploration du rapport à l’autre, au monde, à soi. J’accumule les films non développés, les dossiers photos non triés, les bouts de sujets photo inachevés, les idées à peine esquissées… Voyages et déambulations, vie en squat, milieux festifs, tentatives d’habitat fluvial, moments familiaux, vie intime, passent, par instants, par le prisme de mes boitiers.
Je déroule aujourd’hui le fil de cette matière accumulée, tout en continuant de l’enrichir.