En octobre 2015, un trio de copines féministes ouvre un squat à Anderlecht, un quartier périphérique de Bruxelles. Au rez-de-chaussée de cette petite maison inoccupée depuis 10 ans, elles trouvent un ancien salon de coiffure, avec tout le matériel rétro de l’époque laissé à l’abandon. Cette découverte les amène à organiser dans ce lieu une « permanence coiffure » à prix libre, un dimanche par mois pendant près de 2 ans.
Durant ces salons de coiffure, des gens du quartier, des punks, des personnes queer, des personnes sans-papier, des militant.e .s, des enfants, se rencontrent autour d’une permanente, d’une décoloration ou d’une coupe non-conformiste.
Cette démarche tisseuse de liens sociaux et de mixité porte également quelque chose de politique : car aller chez le coiffeur est un pas que beaucoup n’arrivent pas à faire, pour des raisons économiques, culturelles, ou psychologiques. Ici, chaque personne et chaque personnalité trouve sa place, au-delà des codes et des injonctions sociales.
Le collectif a été expulsé de la rue Demunter au printemps 2017. Depuis, les sales coiffeuses n’ont pas retrouvé de lieu : une loi antisquat a très fortement durci les conditions d’occupation des squatteuses et squatteurs en Belgique. Actuellement, elles sont hébergées, habitent en camion, en habitat mobile, en attendant de trouver un autre lieu collectif.
Lien vers le reportage radio de Vir, ancienne habitante de la Sale Coif.