Portraits de combattant-e-s de l'Espagne républicaine

¡NO PASARAN!

Espagne, juillet 1936. Des soulèvements militaires contre la République ont lieu dans différentes villes. C’est le début de la guerre d’ Espagne. Préfiguration de la seconde guerre mondiale, des hommes et des femmes, républicains, anarchistes, socialistes, communistes, espagnols ou étrangers combattent face aux troupes de Franco, Mussolini et Hitler réunis.

Le portrait comme mémoire. Les visages sont là pour raconter l’ Histoire, pour raconter leur histoire. Celle qui a commencé par une révolution et une guerre, qui s’est exilée, qui a résisté, qui a traversé le siècle avec l’espoir d’un monde plus juste.
Pour se parler, pour se regarder, j’ai rencontré chaque personne chez elle, dans son quotidien, dans son environnement. Avec le sentiment que cet épisode de l’ histoire est une composante de mon identité, j’ai voulu confronter mon imaginaire de la guerre d’Espagne à la réalité de l’engagement des antifascistes de 1936. Chaque visage est une chronique individuelle d’une aventure collective. C’est l’histoire des « vaincus », un hommage à leur engagement pour la liberté et la justice sociale qu’ils continuent de porter aujourd’hui, 70 ans après.


Carmel ROSA
Militant du POUM, combattant de la colonne Roc
« En juillet 36, on est descendu dans la rue, on a combattu et on a gagné. »

CARMEL ROSA est né le 27 août 1912 à Barcelone. à la mort de son père, il commence à travailler dans une agence de douane. en 1931, il participe à la création du Bloque Obrero y Campesino, un groupe de gauche révolutionnaire indépendant de moscou. la fusion de cette entité avec le courant d’Andreu Nin conduira à la création du POUM. il est alors membre du comité exécutif des jeunesses du POUM.

Juillet 1936: Soulèvement militaire dans différentes villes d’Espagne
A Barcelone, il descend dans la rue pour s’opposer au soulèvement militaire. Il combat activement autour de la Place de Catalogne.
Août 1936: Départ de la colonne Lénine de Barcelone pour le front d’Aragon
Il part sur le front de Huesca avec une colonne du POUM. Ses camarades lui attribuent le grade de capitaine. Il arrive jusqu’aux portes de Huesca sans pouvoir entrer dans la ville.
Janvier 1937: Rationnement de guerre annoncé par la Generalitat de Catalogne
Il est rappelé au Comité Exécutif des Jeunesses du POUMà Barcelone. Il s’occupe des questions militaires et des problèmes de ravitaillement du front.
Mai 1937: Émeutes de Barcelone
A Barcelone, il commence à se sentir menacé. Les staliniens prennent le pouvoir, il pense que le POUM devient un parti en danger.
Juin 1937: Arrestation des dirigeants du POUM
Il échappe aux arrestations des militants du POUM et entre dans la clandestinité. Il est chargé de soutenir et de protéger les gens du POUM présents dans l’Armée Populaire.
Mars 1938: Bombardement de Barcelone
Au moment des bombardements, il se cache chez sa mère, près du port de Barcelone. Il sent les bombes tomber tout autour de lui.
Février 1939: Exode des républicains en France
Après être resté 3 jours dans la montagne, il passe la frontière au Perthus. Emmené au camp d’Argelès il en sort rapidement grâce à des camarades qui lui procurent des papiers français. Il rejoint Paris avant d’aller à Toulouse où il travaille comme manœuvre. Il rend des services à la Résistance, notamment pour le passage de la frontière. A la fin de la seconde guerre mondiale, il vit à Perpignan puis à Paris où il travaille à l’agence d’aide internationale CARE. En 1952, il entre comme journaliste à France Presse.


Miguel QUINTANA
Membre d’une collectivité agricole, combattant de l’armée républicaine
« J’ai alors commencé à faire ma collectivité dans ma compagnie, à l’intérieur de l’armée. »

MIGUEL QUINTANA est né le 29 octobre 1917 à Castellón de la Plana. Fils d’agriculteurs, il ne fréquente pas trop l’école, mais lit «Don Quijote de la Mancha». Sans jamais un sou en poche, il travaille dans les champs.

Juillet 1936: Soulèvement militaire dans différentes villes d’Espagne
Il participe à la mise en place de la collectivité agricole où il travaille à l’expédition des oranges.
Février 1938: Chute de Teruel
Mobilisé dans l’armée républicaine, il part sur le front de Teruel en tant qu’agent de liaison. Dans sa compagnie, il est surnommé La Bruja, il disparaît à un endroit et réapparaît à un autre.
Mars 1938: Offensive franquiste en Aragon
Il participe à la contre-attaque républicaine de Balaguer sur le front d’Aragon.
Janvier 1939: Exode des républicains en France
Il passe la frontière au Perthus et se retrouve enfermé à Saint-Cyprien, Argelès, puis Elne. Il sort du camp pour travailler dans l’agriculture. Avec la seconde guerre mondiale, il rejoint le maquis de Lodève et participe à la libération de Montpellier. Avec quelques copains il part dans les Pyrénées pour essayer de libérer l’Espagne. Il participe à la guérilla anti- franquiste sur le territoire espagnol. Par la suite, il revient à Lodève et travaille dans la culture des oliviers.


Jean SANFELIEU
Membre des Juventudes Libertarias, combattant de l’armée républicaine
« Jeune, j’étais dans les jeunesses anarchistes, je croyais tellement que c’était le meilleur. »

JEAN SANFELIEU est né le 10 février 1918 à Vilanova del Cami, Catalogne. Il est apprenti teinturier dans une usine de Igualada. ses parents agriculteurs votent à gauche mais il fait son éducation politique en lisant des livres.

Juillet 1936: Soulèvement militaire dans différentes villes d’Espagne
Il rejoint les Jeunesses Libertaires et réussit les examens pour entrer dans l’aviation. Face au refus de ses parents, il ne suit pas la formation d’aviateur.
Février 1937: Dissolution de l’Escadrille André Malraux
Il s’engage comme volontaire dans l’armée républicaine. Après un mois d’instruction dans un couvent de Igualada, il rejoint le front de Teruel.
Décembre 1937: Offensive républicaine de Teruel
Il participe à la prise de Teruel le 22 décembre 1937 et au retrait le 22 février 1938.
Mars 1938: Offensive franquiste sur le front de Teruel
Devant l’offensive franquiste il se replie jusqu’à la frontière catalane pour ensuite remonter sur le front d’Aragon.
Novembre 1938: Offensive républicaine du Segre
Il vient d’être relevé et passe sur la rive républicaine du Segre. Abrité dans une tranchée, une bombe tombe à un mètre de lui. Il n’est pas blessé.
Décembre 1938: Offensive franquiste sur la Catalogne
Lors de la Retirada, il rejoint la France par Prats de Mollo. Il est emmené sur la plage du Barcarès pour construire le camp et y être enfermé. Il s’engage en tant que volontaire dans une compagnie de travailleurs espagnols sur le front du Luxembourg. Il pose des rails de chemin de fer devant la ligne Maginot.
Face à l’avancée allemande, il se retire sur Epernay, Pamiers, Théus et Bréziers dans les Hautes Alpes où il travaille dans une ferme et rencontre sa femme. En 1944, il prend le maquis avec les FFI jusqu’à la libération. Il s’installe à Gap et travaille dans une teinturerie pressing.


Virgilio PEÑA
Syndicaliste UGT, combattant du Quinto Regimiento
« Quand tu décides de défendre la République, tu penses rester le moins possible à l’hôpital. »

VIRGILIO PEÑA est né le 2 janvier 1914 à Espejo dans la province de Córdoba. Ouvrier agricole, il travaille pour un grand propriétaire terrien. Il entre au Sindicato de Obreros Agricultores dès l’âge de 14 ans. Avec l’avènement de la République en 1931, il adhère aux Jeunesses Communistes puis aux Jeunesses Socialistes Unifiées.

Juillet 1936: Soulèvement militaire dans différentes villes d’Espagne
Le syndicat, affilié à l’UGT, organise la défense de Espejo. Sous les bombardements, il combat durant 4 jours et 4 nuits pour défendre son village. Il doit finir par se retirer.
Octobre 1936: Militarisation des milices
A Villanueva de Córdoba, il s’engage dans l’armée républicaine où il est nommé sergent par ses camarades. Il intègre le bataillon Bautista Garcés du Quinto Regimiento.
Avril 1937: Offensive républicaine à Pozoblanco
A Pozo Blanco, il est blessé au bras et à la jambe par un fusil mitrailleur. Soigné à l’hôpital de Linares, il intègre tout de suite des cours de formation militaire.
Décembre 1937: Offensive républicaine de Teruel
Nommé lieutenant de transmission, il assure une tête de pont pour protéger le retrait des républicains de Teruel à Valence.
Juillet 1938: Offensive républicaine de l’Ebre
Il traverse l’Ebre sur une barque entre Mequinenza et Fayon dans la nuit du 24 au 25 juillet. Sur ordre de l’état-major, son bataillon doit se retirer et repasser l’Ebre en sens inverse.
Août 1938: Début de la contre-offensive nationaliste de l’Ebre
Il traverse à nouveau l’Ebre à Flix pour tenter de maintenir les positions gagnées lors de l’offensive. Blessé par une bombe explosive, il est évacué sur Reus.
Décembre 1938: Offensive franquiste sur la Catalogne
Contre l’avis du médecin, il quitte l’hôpital pour rejoindre son bataillon entre Tarragone et Reus. Face à l’avancée franquiste, il recule de jours en jours.
Février 1939: Exode des républicains en France
Il passe la frontière à Portbou le 9 février 1939 et se retrouve parqué à Saint-Cyprien. Il sort du camp pour partir en compagnie de travail dans les Deux-Sèvres. Face à l’avancée allemande, il rejoint Libourne où il s’organise avec d’autres espagnols en groupe de résistants. Arrêté à Bordeaux en mars 1943 par la police française, il est déporté à Buchenwald. A la faveur d’un bombardement américain le 24 août 1944, avec quelques camarades, il parvient à cacher des armes dans le camp. Buchenwald est libéré le 11 Avril 1945 par les prisonniers, trois heures avant que les soldats américains n’arrivent.


Juan LOPEZ
Syndicaliste CNT, milicien de la colonne Ascaso
« Le 18 Juillet, j’étais à Santa Eulalia parce que j’y fréquentais une fille. J’ avais entendu à la radio qu’il fallait rejoindre le syndicat. »

JUAN LOPEZ est né le 4 mars 1914 à Bédar dans la province d’Almeria. Fils de mineur, il rejoint son père à Barcelone en 1921. Il travaille comme imprimeur et est syndiqué à la CNT. Secrétaire des Jeunesses Libertaires de son quartier, il est arrêté par la police pour ses activités politiques. Il est alors fiché comme révolutionnaire. Durant son service militaire, il rentre à Barcelone pour une permission en juillet 1936.

Juillet 1936: Soulèvement militaire dans différentes villes d’Espagne
Dans la nuit du 18 au 19 juillet il rejoint son syndicat pour prendre les armes et défendre Barcelone. Avec la jeune fille qu’il fréquente, ils rejoignent la colonne Ascaso et partent pour Huesca.
Août 1936: La colonne Ascaso établit le front à Vicien, à coté de Huesca
Son amoureuse décède suite à une blessure par balle lors de l’attaque de Huesca. Malade, il est évacué sur Barcelone.
Octobre 1936: Militarisation des milices
La CNT lui demande de prendre le secrétariat des Jeunesses Libertaires ou d’intégrer l’école populaire de guerre à Barcelone. Il choisit la deuxième solution.
Mai 1937: Emeutes de Barcelone
Il s’organise avec d’autres anarchistes pour monter la garde à l’école dès le 1er mai 1937. Il repousse par les armes les hommes de la caserne Dimitrov qui tentent de prendre l’école.
Juillet 1937: Federica Montseny prononce un discours encourageant l’union entre CNT et UGT
Il sort de l’école avec le grade de lieutenant. Il est affecté à la 140ème brigade mixte de la 32ème division dans la province de Tarragone.
Août 1937: Offensive républicaine de Belchite
Avec ses soldats, il fortifie les environs de Belchite en creusant des tranchées. Ils n’ont pas de fusils mais uniquement des pelles et des pioches.
Juillet 1938: Offensive républicaine de l’Ebre
Il traverse l’Ebre et avance avec ses hommes jusqu’à Villalba de los Arcos. Soumis aux tirs d’artillerie, ils ne peuvent garder la position plus d’une journée.
Février 1939: Exode des républicains en France
Il passe la frontière au Perthus le 9 février 1939, et se retrouve parqué au camp de Saint-Cyprien. Des jeunes filles rencontrées lors des vendanges à Nissan lui permettent de sortir du camp. Face à l’avancée allemande, il rejoint Marseille pour se mettre sous la protection du consulat mexicain.
Il part alors pour Limoux avec un contrat de travail. Il y rencontre sa future épouse. A la fin de la guerre, il rejoint Tours, Paris puis l’Argentine pour y effectuer toutes sortes de travaux. De retour à Barcelone, il peine à retrouver du travail. En 1956 il revient en France pour travailler comme maçon coffreur à Lyon.


Ione RHODES
Militante du comité international d’aide à la république espagnole
« Avec toujours l’Espagne républicaine au cœur. »

IONE RHODES est née le 23 novembre 1911 à Lierneux, Belgique. Fille de médecin, elle étudie à l’École Normale. A 19 ans, suite au décès de son père, elle enseigne à l’école Decroly de Bruxelles. En 1934, elle rencontre Peter Rhodes, jeune universitaire américain qu’elle épousera en juin 1936.

Juillet 1936: Soulèvement militaire dans différentes villes d’Espagne
Elle vient vivre à Paris avec Peter pour «sentir le cœur du monde battre». Elle trouve un poste d’enseignante et Peter est engagé comme journaliste au Herald Tribune. Ils rencontrent Victor Basch, président du Comité International de Coordination pour l’aide à la République espagnole créé en août 1936.
Septembre 1936: Première réunion du Comité de Non Intervention à Londres
Elle assiste à un grand meeting rassemblant plus de 7000 personnes pour l’Espagne républicaine au «Vel d’Hiv.»
Décembre 1936: Échec de l’offensive franquiste sur Madrid
Préoccupée par le sort des enfants, elle part en Espagne durant ses vacances pour évaluer les besoins en terme d’aide à l’enfance. Accueillie à Barcelone par le sous-secrétaire d’état à la santé, elle constate lors de son voyage d’importantes carences en lait et la nécessité d’installer des colonies d’enfants à l’abri des bombardements.
Janvier 1937: Création de la Centrale Sanitaire Internationale à Paris
De retour à Paris, elle quitte l’enseignement pour se consacrer à la création d’un comité d’aide à l’enfance espagnole. L’objectif est de coordonner les efforts des différents comités afin de soutenir des dispensaires qui assurent une distribution mensuelle de lait en poudre ainsi qu’un suivi médical.
Octobre 1937: Transfert du gouvernement à Barcelone
Le comité est créé en novembre 1937 sous le nom d’Office International pour l’Enfance. Durant la guerre, 20 millions de litres de lait sont envoyés pour être distribués dans 52 dispensaires.
Février 1939: Exode des républicains en France
La guerre terminée, elle se rend au camp de Gurs où sont parqués des réfugiés républicains. Elle espère retrouver des femmes et des enfants qu’elle a soutenu. En 1939, elle quitte la France car Peter est rappelé par United Press aux Etats-Unis.
Finalement, il reste en Europe et elle prend le bateau avec son enfant. Elle reste 13 ans aux Etats-Unis où elle donne des cours de français. Elle revient s’installer à Paris en 1952 avec Peter et ses 3 enfants.


Vincenzo TONELLI
Combattant du bataillon Garibaldi, XII Brigade Internationale
« A Guadalajara, on s’est trouvé face-à-face avec les fascistes italiens. On leur a parlé avec des hauts-parleurs, on les a démoralisés. C’était une arme efficace. »

VINCENZO TONELLI est né le 13 juillet 1916 à Castelnodo, Italie. Il quitte l’Italie à 13 ans pour rejoindre son père à Paris et travailler comme maçon. Il arrive à Toulouse durant l’hiver 1933-1934.

Juillet 1936: Soulèvement militaire dans différentes villes d’Espagne
A Toulouse, il fréquente les Jeunesses Communistes. L’Espagne a besoin de combattants, il s’y rend avec un ami en octobre 1936.
Octobre 1936: Ouverture de la base des Brigades Internationales à Albacete
En tant qu’italien, il intègre le bataillon Garibaldi de la XII Brigade Internationale. Au Cerro de los Angeles, il perd son ami, mort sans tirer un coup de fusil.
Novembre 1936: Bataille de Madrid
Ils sont 135 volontaires du bataillon Garibaldi à aller se battre à la Cité Universitaire. Seuls 35 en reviennent.
Décembre 1936: Les «Chemises Noires» de Mussolini arrivent en Espagne
Lors de la bataille de Majadahonda en janvier 1937, il est blessé à la jambe.
Mars 1937: Bataille de Guadalajara
A Guadalajara, il combat face aux fascistes italiens. Il leur parle avec des haut-parleurs et les démoralise.
Juin 1937: Offensive républicaine de Huesca
Il refuse le grade de lieutenant et fait 8 jours de prison. Il repart sur le front, Brunete, Belchite, Sierra Quemadas, la bataille de l’Ebre.
Septembre 1938: Discours à la SDN annonçant le retrait des Brigades Internationales
Il passe devant la commission de la SDN et rentre directement à Toulouse où il reprend son métier de maçon. Lors de la seconde guerre mondiale, il continue à résister avec des camarades de l’Espagne républicaine. Il est arrêté à Toulouse pour activité subversive et emmené au camp du Récébédou puis à celui du Vernet d’Ariège. Il est alors livré aux autorités italiennes qui l’emprisonnent.
Libéré le 29 août 1943 avec la chute de Mussolini, il rentre dans le maquis du Frioul. Il y combattra jusqu’en août 1945. Il revient clandestinement en France et reprend son métier de maçon à Toulouse. Après différentes péripéties, il est naturalisé français pour avoir combattu dans la Résistance.


Marcel MAIGROT
Combattant de l’Escadron de Cavalerie, XIV Brigade Internationale
« Je suis parti en Espagne sans un sou et je suis revenu avec 20 francs. »

MARCEL MAIGROT est né le 13 juillet 1911 à Troyes. Il grandit à Cambrai où son père dirige une petite entreprise. A 17 ans, très affecté par le décès de sa mère, il prend la route pour arriver à Paris où il fait les 400 coups. Il croise alors Edith Piaf à Montmartre et Mistinguette boulevard des Capucines. A 20 ans, il s’engage dans la Légion et part pour le Maroc et l’Algérie. Il revient à Paris au printemps 1936.

Juillet 1936: Soulèvement militaire dans différentes villes d’Espagne
Il pense que c’est le moment de faire quelque chose pour l’ouvrier. Il part de l’avenue Mathurin Moreau pour l’Espagne républicaine.
Octobre 1936: Ouverture de la base des Brigades Internationales à Albacete
Après avoir défilé à Barcelone avec les internationaux, il rejoint Albacete où il reste 8 jours. Il est alors affecté à l’Escadron de Cavalerie de la XIV Brigade Internationale.
Décembre 1936: Rupture du front andalou par les franquistes
Il rejoint le front d’Andújar en Andalousie. Son premier combat a lieu au milieu des oliviers pour tenter de prendre le village de Lopera.
Janvier 1937: Contre-attaque républicaine à Las Rozas
Après 4 jours de combat à Las Rozas, il rentre sur Madrid où la population accueille sa brigade avec embrassades, anisette et fleurs.
Février 1937: Offensive franquiste du Jarama
Lors de la bataille du Jarama, il est enseveli suite à un bombardement. Il part durant 15 jours en repos pour récupérer.
Mars 1937: Offensive franquiste sur la Biscaye
Il participe à la bataille de La Granja, près de Segovia, pour soulager le front de Biscaye.
Mars 1938: Offensive franquiste en Aragon
Après 2 jours de durs combats pour défendre Caspe, il doit se retirer avec la XIV Brigade Internationale, devenue La Marseillaise.
Juillet 1938: Offensive républicaine de l’Ebre
Sur les 1000 combattants de la XIV Brigade Internationale qui ont passé l’Ebre, seuls une centaine reviendront. Après la bataille de l’Ebre, il rentre sur Barcelone.
Septembre 1938: Discours à la SDN annonçant le retrait des Brigades Internationales
Il rentre en France par Portbou. De retour à Paris, il est mobilisé en 1939 dans un régiment de pionniers. Pris dans la débâcle de l’armée française il rejoint Paris puis Saumur. En contact avec la résistance, il rejoint un régiment de FTP à Saint-Nazaire. Après la guerre, il s’établit à Nantes et travaille comme docker sur le port.


Emilio TRAVE
Syndicaliste CNT, milicien de la colonne Durruti
« En occupant les villages, on réunissait les paysans et on leur disait: maintenant vous êtes vos maitres. Les propriétaires auront un lopin de terre qu’ils pourront cultiver, mais ils ne pourront pas exploiter les ouvriers. »

EMILIO TRAVE est né le 10 août 1916 à Barcelone. Sa date de naissance officielle est le 5 septembre 1916 car sa mère le déclare après avoir rejoint son mari, déserteur de l’armée espagnole, à Marseille. De retour en Catalogne, sa famille s’installe à Rubi à 20 km de Barcelone. Son père meurt en 1928 des suites de mauvais soins du médecin.
Il doit alors travailler dans une scierie puis dans une usine de textile. En 1931, il prend sa carte syndicale à la CNT. Suite à une grande grève en 1933 il ne peut plus trouver de travail dans le textile.

Juillet 1936: Soulèvement militaire dans différentes villes d’Espagne
Avec d’autres membres des Jeunesses Libertaires il coupe les routes qui relient Rubi à Barcelone.
Août 1936: Expédition républicaine de Majorque
A Barcelone, il intègre une milice du syndicat des transports maritimes et embarque à bord d’un bateau de pêche. Le débarquement a lieu près de Porto Cristo, mais il doit se retirer face à la contre-attaque franquiste.
Octobre 1936: Collectivisation des entreprises de plus de 100 salariés en Catalogne
Il rejoint la colonne Durruti sur le front d’Aragon. Dans les alentours de Pina del Ebro, il participe à la mise en place de l’autogestion comme organisation sociale et économique dans les villages.
Novembre 1936: Entrée des anarchistes au gouvernement républicain
Avec la militarisation des milices, il suit une formation d’officier à la demande des copains de son bataillon. De retour sur le front d’Aragon, il réintègre son unité en tant que lieutenant de transmissions.
Mars 1938: Offensive franquiste en Aragon
Durant la retraite sur la Catalogne, il est confronté à El Campesino qui menace de fusiller les officiers de la colonne Durruti en déroute.
Novembre 1938: Retrait des républicains au-delà de l’Ebre
Il revient à Barcelone pour participer à une exposition en hommage à Durruti. Face à l’avancée franquiste, il recule avec son bataillon jusqu’à Puigcerdà.
Février 1939: Exode des républicains en France
Il passe la frontière à Bourg-Madame le 2 février 1939. Envoyé au camp de Septfonds, il en sort en novembre 1939 pour travailler dans l’agriculture puis en usine à Fumel. Arrêté par la police, il est « questionné » sur l’identité de l’auteur de tracts appelant à refuser le STO. Les allemands le prennent pour travailler à la base sous-marine de Bordeaux d’où il s’échappe en septembre 1943. Il entre aux FFI avec d’autres militants libertaires espagnols et participe à la formation du bataillon Libertad qui libère le Médoc.
En 1960, il obtient une autorisation pour aller en Espagne. Immédiatement il se met en relation avec la CNT catalane et participe aux réunions du bureau confédéral clandestin à Barcelone.


Sara BERENGUER
Militante des Juventudes Libertarias et de Mujeres Libres
« Il y avait un groupe de copains qui critiquaient les femmes, ça m’a énervé car je ne voyais pas pourquoi les femmes ne pouvaient pas faire la même chose qu’eux. »

SARA BERENGUER est née le 1er janvier 1919 à Barcelone. Fille d’une couturière et d’un maçon, elle va à l’école jusqu’à l’âge de 12 ans puis travaille dans une boucherie. Suite aux grandes grèves de 1917, son père, militant libertaire depuis de nombreuses années est emprisonné.

Juillet 1936: Soulèvement militaire dans différentes villes d’Espagne
Elle rejoint le comité révolutionnaire du quartier de Las Corts pour agir en faveur de la Révolution. Elle y est successivement infirmière de nuit, couturière, dactylo et responsable de la distribution d’armes.
Septembre 1936: Nouveau gouvernement Catalan avec participation anarchiste
Au sein de l’Athénée Culturel de Las Corts, installé dans une villa réquisitionnée, elle donne des cours aux enfants du quartier.
Novembre 1936: Mort de Durruti lors de la bataille de Madrid
Quelques jours après l’enterrement de Durruti, elle apprend la mort de son père sur le front de Almudévar en Aragon. Elle rencontre Jesús Guillén, son futur compagnon, au comité révolutionnaire.
Mai 1937: Émeutes de Barcelone
Lors de la répression des militants libertaires, elle vit des moments de grande inquiétude.
Elle ne quitte pas le comité révolutionnaire durant 3 jours.
Juin 1937: Nouveau gouvernement Catalan sans participation anarchiste
Elle rejoint le comité régional de l’industrie où elle travaille comme dactylo. Elle assiste aux conférences de Mujeres Libres mais n’adhère pas initialement à leurs idées. Face au comportement de certains hommes elle comprend qu’il faut également se défendre en tant que femme.
Mars 1938: Bombardement de Barcelone
Avec Solidarité Internationale Antifasciste, elle organise des visites aux blessés sur le front et travaille comme ambulancière pendant les bombardements.
Novembre 1938: Retrait des républicains au-delà de l’Ebre
Tout en continuant de travailler avec Solidarité Internationale Antifasciste, elle accepte le poste de secrétaire de propagande au Comité Régional de Mujeres Libres.
Janvier 1939: Exode des républicains en France
Elle passe la frontière au Perthus le 27 janvier 1939. Elle travaille avec Solidarité Internationale Antifasciste à Perpignan puis à Béziers pour aider les réfugiés espagnols à retrouver leur famille. Elle retrouve son compagnon Jesús en juin 1939. Elle participe à l’organisation du mouvement libertaire et agit au sein du maquis de l’Aude.
En 1965, elle quitte la CNT pour avoir hébergé de jeunes activistes anti-franquistes que le mouvement ne reconnait pas. Elle écrit des poèmes et participe à la rédaction de la revue Mujeres Libres en exil.


Francisco FOLCH
Capitaine d’une batterie anti-aérienne de l’armée républicaine
« Après la bataille de l’Ebre, il ne nous restait que les jambes pour arriver à la frontière. »

FRANSISCO FOLCH est né le 2 avril 1916 à valence. Il entre à la fédération universitaire espagnole à l’âge de 16 ans. Grâce à une bourse du conseil régional, il étudie à l’École Supérieure du Travail de Valence et obtient le titre de technicien supérieur en mécanique et électricité. Il travaille pour une annexe d’Alstom qui fabrique du matériel ferroviaire.

Juillet 1936: Soulèvement militaire dans différentes villes d’Espagne
A Valence, l’entreprise où il travaille est réquisitionnée par le gouvernement pour fabriquer du matériel de guerre.
Octobre 1936: L’URSS déclare ne plus être liée au Comité de Non-Intervention
Il intègre l’école populaire d’artillerie. Il est admis dans l’armée républicaine avec le grade de lieutenant d’artillerie le 1er Avril 1937. Après une formation auprès des russes, il intègre une batterie anti-aérienne.
Juillet 1937: Offensive républicaine de Brunete
Pour la bataille de Brunete, sa batterie est placée à Alcalá de Henarez. Il côtoie pour la première fois les Brigades Internationales.
Aout 1937: Offensive républicaine de Belchite
Suite à la bataille de Belchite, il passe 2 mois à la défense anti-aérienne de Barcelone. Il est nommé chef d’une nouvelle batterie.
Décembre 1937: Offensive républicaine de Teruel
Lors de la bataille de Teruel, il voit les premiers morts parmi les gens qui l’entourent. Sa batterie subit de lourdes pertes et doit être relevée.
Mars 1938: Bombardement de Barcelone
Affectée à la défense de Barcelone, sa batterie anti-aérienne est postée à Montjuic.
Avril 1938: Chute de Lérida
En route pour la bataille de Lérida, sa batterie subit un bombardement intensif le 2 avril 1938. Deux canons sont entièrement détruits, 34 de ses compagnons sont blessés ou tués.
Juillet 1938: Offensive républicaine de l’ Ebre
Il est nommé capitaine lors de la bataille de l’Ebre qui a duré 114 jours.
Janvier 1939: Chute de Barcelone
Il quitte Barcelone quelques jours avant l’arrivée des franquistes. Il passe la frontière française à Portbou le 9 février 1939. Il échappe au camp de Saint-Cyprien et travaille à Perpignan pour l’armée française. Il s’évade et rejoint Toulouse où il travaille dans l’aéronautique. Finalement, il intègre une Compagnie de Travail pour rester chez Bréguet jusqu’à la libération de Toulouse.


Antonio SAN MARTIN
Milicien de la colonne Durruti
« A ce moment là, est arrivée la militarisation. Certains sont rentrés chez eux et d’autres sont restés. »

ANTONIO SAN MARTIN est né le 18 novembre 1916 à Tamarite de Litera, Aragon. Il est agriculteur à Albelda, région où la CNT est puissante.

Juillet 1936: Soulèvement militaire dans différentes villes d’Espagne
Il se trouve à Albelda le 18 juillet 1936. Il rejoint le comité pour empêcher les villages alentours de basculer du côté franquiste.
Juillet 1936: Départ de la colonne Durruti de Barcelone pour le front d’Aragon
Il s’engage dans la colonne Durruti lorsqu’elle traverse l’Aragon en direction du front. Basé à Pina del Ebro, il participe à la bataille de Farlete et de Quinto.
Novembre 1936: Mort de Durruti lors de la bataille de Madrid
Il reste sur le front d’Aragon entre Farlete et Monegrillo.
Mars 1938: Offensive franquiste en Aragon
Il se dirige vers Reus pour faire la jonction avec les troupes républicaines de l’est avant de remonter sur Lérida.
Juin 1938: Offensive républicaine de l’Ebre
Affecté à la 121ème brigade, il rejoint la 119ème et la 120ème dans le secteur de Tamarite pour occuper le secteur Balaguer-Alfaras.
Novembre 1938: Retrait des républicains au-delà de l’Ebre
Il transporte des munitions à travers la montagne avec une mule dans la sierra del Mont sec, avant de se retirer à Puigcerda.
Février 1939: Exode des républicains en France
Il passe la frontière à Bourg-Madame avec la colonne Durruti. Il est ensuite emmené au camp du Vernet en Ariège. Engagé dans une compagnie de travailleurs espagnols, il est envoyé dans le Morbihan. Avec la déclaration de guerre entre la France et l’Allemagne, il revient en région toulousaine où il travaille à la poudrerie du Fauga.
Face à l’avancée allemande, il part comme valet de ferme à Laguépie dans le Tarn. Il y rencontre sa femme avant de rejoindre le maquis durant 6 mois. Par la suite, il revient en Espagne avec sa femme.


Lise LONDON
Secrétaire de la base des Brigades Internationales à Albacete
« A chaque gare, des milliers d’espagnols nous acclamaient les bras chargés de fleurs et de nourriture. »

LISE LONDON est née le 15 février 1916 à Monceau-les-Mines. En 1931, elle adhère aux Jeunesses Communistes et travaille comme secrétaire-dactylographe au siège régional du Parti à Lyon. En avril 1934, elle part en URSS, travailler au Komintern en tant que dactylographe. Elle y rencontre Artur London.

Juillet 1936: Soulèvement militaire dans différentes villes d’Espagne
Rentrée de Moscou en septembre 1936, elle est enceinte d’Artur.
Octobre 1936: Création officielle des Brigades Internationales
Elle part en Espagne travailler au secrétariat de la base des Brigades Internationales à Albacete. Elle assiste au départ de la XI Brigade Internationale pour le front de Madrid.
Décembre 1936: Échec de l’offensive franquiste sur Madrid
Suite à une complication dans sa grossesse, elle fait une fausse couche. A l’issue de sa convalescence, elle doit rester en Espagne contre son gré. Elle étudie à l’école du chiffre pour apprendre à coder des messages secrets.
Mai 1937: Émeutes de Barcelone
De Valence, elle suit les émeutes de Barcelone, dont on accuse Trotski d’en être l’instigateur. Quelques jours plus tard, elle retrouve Artur endormi sur le perron de son hôtel.
Août 1937: Offensive républicaine de Belchite
Elle accompagne Artur parti à Barcelone à la demande du PSUC. Avec le groupe Dona Jove de Catalunya, qui parraine les Brigades Internationales, elle rencontre notamment les Garibaldiens relevés du front d’Aragon.
Novembre 1937: Transfert du gouvernement basque à Barcelone
De retour à Albacete, elle est secrétaire bilingue au SIM jusqu’à l’évacuation de la base sur Barcelone.
Avril 1938: L’Espagne républicaine coupée en deux
Elle attend un enfant d’Artur et rentre en France en juillet 1938. Elle travaille à la «Voz de Madrid» où elle vit intensément les derniers événements de l’Espagne républicaine. En novembre 1938, elle accouche de sa fille Françoise. Dès juillet 1940, elle entre dans la résistance et devient membre de la direction du mouvement des Femmes Patriotes d’Ile-de-France. Arrêtée et emprisonnée, elle est déportée à Ravensbrück en mai 1944, alors que son mari est déporté à Mauthausen.
A son retour à Paris le 25 mai 1945, elle y retrouve son mari. Fin 1949, ce dernier retourne à Prague où il est nommé vice-ministre des affaires étrangères. Il est arrêté en 1951 et condamné à l’issue d’un procès stalinien. Revenue à Paris en 1954, elle mène conjointement avec son mari, depuis sa prison tchécoslovaque le combat pour la révision du procès et la réhabilitation de celui ci. Artur est libéré et réhabilité en 1956.


Josep COLOM
Militant du POUM
« On a mis en route tout ce qu’on avait rêvé. »

JOSEP COLOM est né le 24 février 1915 à Reus, dans la province de Tarragone. Pour des raisons économiques, sa famille s’installe à San Cugat. Il commence à travailler à l’âge de 13 ans tout en suivant des cours du soir en comptabilité.
Par la suite, il travaille à la banque de Catalunya puis à la mairie de San Cugat à partir de 1932. Militant au sein des jeunesses du Bloque Obrero y Campesino, il est arrêté et emprisonné à Barcelone en 1934.

Juillet 1936: Soulèvement militaire dans différentes villes d’Espagne
Avec des camarades, il rejoint Barcelone à bord d’une voiture réquisitionnée. Il revient rapidement à San Cugat pour participer à l’organisation du comité révolutionnaire.
Août 1936: Collectivisation de l’industrie en Catalogne
Il préfère continuer son activité à la mairie de San Cugat plutôt que de prendre les armes. Il participe notamment à l’administration des maisons abandonnées et à l’organisation d’une coopérative de consommation.
Mai 1937: Émeutes de Barcelone
De part ses activités à la mairie et sa proximité avec le POUM, il est arrêté et emprisonné au château de Montjuic.
Juin 1937: Arrestation des dirigeants du POUM
Mobilisé par l’armée républicaine, il rejoint la caserne Bakounine avant de partir à Huesca sur le front d’Aragon. Il officie au service administratif du 11ème corps d’armée.
Mars 1938: Offensive franquiste en Aragon
Face à l’offensive franquiste, il doit se retirer jusqu’en Catalogne où son groupe se fixe à Igualada.
Février 1939: Exode des républicains en France
Il passe la frontière à Prats de Mollo le 13 février 1939 et se retrouve parqué successivement au Barcarès, à Argelès, à Saint-Cyprien, puis au Vernet d’Ariège. Il quitte le camp du Vernet pour aller travailler dans l’organisation Todt. Après un mois de travail à la base sous-marine de Bordeaux, il parvient à s’échapper en étant caché par des amis.
Après la libération, il reste à Bordeaux où il exerce différents métiers. Il rentre en Espagne en juin 1977, pour les premières élections démocratiques depuis la guerre.


Diego CAMACHO
Militant libertaire, membre d’une collectivité agricole en Aragon
« J’étais très curieux, je voulais voir la révolution dans tous ses aspects. »

DIEGO CAMACHO est né le 12 août 1921 à Almería dans une famille anarchiste. A Barcelone, il rejoint les Jeunesses Libertaires à l’âge de 13 ans et commence à travailler comme apprenti dans une usine de textile. Il est déjà engagé sur la voie de l’anarcho-syndicalisme.

Juillet 1936: Soulèvement militaire dans différentes villes d’Espagne
A Barcelone, comme tous les militants de la CNT, il participe à la création des comités de défense. Il récupère un fusil à la caserne San Andres mais ne tire pas un seul coup de feu. Trop jeune pour aller au front, il continue ses activités au sein des Jeunesses Libertaires dans son quartier du Clot.
Septembre 1936: Dissolution du Comité Central des Milices Antifascistes de Catalogne
Face aux positions de plus en plus réformistes des comités de la CNT-FAI, il fonde avec son ami Liberto Sarrau, le groupe d’opposition Quijotes del Ideal.
Novembre 1936: Mort de Durruti lors de la bataille de Madrid
Il ne peut accepter le version de la mort de Durruti par une balle ennemie. A Barcelone, il assiste aux funérailles avec les Jeunesses Libertaires du Clot.
Décembre 1936: Échec de l’offensive franquiste sur Madrid
Dans une usine collectivisée, il travaille à l’atelier de métallurgie où il fabrique du matériel de guerre.
Mai 1937: Émeutes de Barcelone
Suite à l’attaque du central téléphonique par la contre-révolution, il quitte son travail et rejoint le comité de défense avec son fusil. Dans le climat de terreur qui suit les événements de mai, il est arrêté pour port d’arme illégal.
Octobre 1937: Transfert du gouvernement à Barcelone
Pour connaître tous les aspects de la révolution, il part travailler dans une collectivité agricole dans la province de Lérida. Il se rend dans les 22 collectivités de la zone, afin de mieux apprécier le développement de l’esprit collectiviste.
Février 1939: Exode des républicains en France
Il quitte Barcelone le 25 janvier 1939, à bord d’un camion réquisitionné. Il passe la frontière au Perthus, où l’organisation Solidarité Internationale Antifasciste le prend en charge jusqu’à Marseille. Arrêté dans un train à Carcassonne il est envoyé au camp de Saint-Cyprien, puis d’Argelès. Il en sort pour rejoindre une compagnie de travail dans la région de Châteauroux.
Face à l’avancée allemande, il part pour Tours puis Bordeaux où il entre dans la résistance, avec notamment le sabotage de la base sous-marine. En août 1942, il décide de repasser en Espagne pour intégrer la résistance contre Franco. Il est arrêté par la police franquiste en décembre 1942. Il s’évade de la prison de Barcelone en 1953 et revient en France où il travaille dans une imprimerie tout en continuant son activité au sein de la CNT en exil. Il s’installe en Espagne après la mort de Franco et écrit 14 livres sous le nom d’Abel Paz.


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